Je tremble un peu.
J'ai chaud.
Je ne voulais pas.
Non je ne voulais pas te faire souffrir, je ne voulais pas te laisser croire que peut-être ce serait possible entre nous.
Je ne crois pas avoir fait quoi que ce soit. Quoi que ce soit qui aurait pu te laisser croire que...
Et je sens bien que tu m'aimes tellement plus que je ne t'aime moi.
Je le vois.
Et je vois ce que tu essaies de faire, mais tu n'y arriveras pas.
Toi tu ne le sais pas, toi tu ne peux pas le savoir mais tu ne peux rien y faire. Tu ne m'intéresse pas.
Et je te demande pardon, je ne voulais pas, je ne pensais pas...
Tu es un type bien, j'ai passé un bon moment avec moi.
Mais ça s'arrête là.
Pardon de te le dire mais ça s'arrête là.
Et ne fais pas celui qui n'en demande pas plus, mais qui voudrait quand même me revoir. Ca ne servira à rien. Je ne changerai pas d'avis, quoi que tu fasses.
Tu ne pourras pas te changer toi. Et le problème, l'unique problème, c'est ça. Tu n'es pas celui que je veux.
Pardonne-moi.
Et c'est toujours comme ça, et je n'en plus, et j'en souffre aussi.
Marre de plaire à ceux qui ne m'intéressent pas. Marre de parvenir à être si naturelle, si lumineuse à leurs yeux.
Quand je suis si effacée, si insignifiante auprès de ceux à qui je veux plaire.
Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
J'aimerai tant que ce soit plus simple.
Pourquoi ça ne l'est pas ?

Je pense que tu vas m'en vouloir, parce que sans doute tu te diras que je ne te laisse même pas ta chance, que j'aurais pu, que j'aurais du. Mais non. Non ça t'aurait fait encore plus de mal et ça n'aurait servi à rien.
Je sais déjà.
Pardon de ne pas avoir le moindre doute.
Ce n'est pas toi, pas toi.
Pas toi le problème. C'est moi.
Tu ne me forceras pas. Pas pour te faire plaisir non, ça ne fonctionne pas comme ça.
Pourtant, pourtant, si tu savais comme c'est dur pour moi de te faire du mal.
Tu crois que je l'ai voulu ? Non. Non bien sûr que non. Je n'ai jamais voulu ça. Je n'ai rien fait pour. J'ai simplement été moi. Je ne voulais pas te paraître plus belle, plus drôle, plus intéressante que je ne le suis en vérité.
Pardon.
Pardon mais reprend tes sourires, ta gentillesse, tes regards si doux.
Si tu savais comme ils me gênent, si tu savais comme je les trouve déplacés, comme ils m'insupportent en vérité.
Mais je ne te le montre pas, je sais que c'est dur pour toi, je ne veux pas te faire de mal.
Mais moi ? Moi tu crois que je n'en souffre pas ?
Toi au moins tu ne culpabilises pas.
Toi au moins quand tu souffres, tu peux tout rejeter sur moi.
Moi je ne peux pas, moi je dois assumer ça. Alors que je n'ai rien fait. Rien. Tu trouves ça juste toi dis moi ?

J'aimerai sans doute te revoir si l'on pouvait être amis. Si je ne voyais pas ces signes chez toi. Mais ils sont là. Alors tes invitations me font du mal, je ne peux ni les refuser ni les accepter, je suis perdue je ne sais pas.
Si je te disais non, ce serait pour ton bien. Et tu penserais le contraire. Et tu m'en voudrais.
Merde, pourquoi est-ce que c'est toujours comme ça ?

J'ai ouvert la boite à souvenirs.
Nos souvenirs.
J'ai fait bien attention. J'ai pris seulement les bons.
Et pourtant, et pourtant...
J'ai pleuré, agenouillée par terre, tremblante, les mains jointes sur mon lit. Ca me fait toujours mal.
Tout est là, sous-jacent.
Le temps n'efface rien, il recouvre peu à peu. Simplement.

Elle est toujours là.
Aujourd'hui je l'ai compris.
Et je crois, oui je crois, qu'elle ne s'en ira jamais.
Jamais.
Pas avant qu'enfin elle puisse tout te hurler.
Pas avant qu'enfin tu ne sois là pour la consoler.
Pour essuyer ses larmes.

Parce que c'est tout ce qu'elle demandait.
Tout ce qu'elle a toujours demandé.
Apaise la.
Quand l'apaiseras-tu, dis-moi ?
Je t'en prie, fais-le.
Fais le pour elle, fais le pour moi, fais le pour toi.
Ca nous bouffe tous les trois je crois. Tant que tu ne l'auras pas compris, tant que tu ne l'écouteras pas, tant que vous n'aurez pas parlé elle et toi, ça ne s'achèvera pas.

Je t'en prie...
Apaise la.
Fais le pour nous. Fais le pour moi.